Alors que les fréquences de la 5G ont été attribuées aux opérateurs de téléphonie à l’automne dernier en France, avec son cortège de polémique sur les risques supposés ou réels engendrés par cette nouvelle technologie, le débat sur l’implantation des antennes relais suscite lui aussi de nombreux remous au sein de la société depuis plusieurs années. Le Puy-de-Dôme ne fait pas exception à la règle. Beaumont encore moins. Soulignons que ce problème d’antennes en centre-bourg ne date pas d’hier puisque ces équipements ont été installés en deux phases, en 2013 et 2019. Si le progrès technologique est indispensable à l’amélioration des conditions de vie et au développement des activités de nos concitoyens, il ne peut pas se faire au détriment de la santé humaine.
Il est également bon en préambule de rappeler qu’en matière d’implantation d’antennes relais, les pouvoirs du maire sont limités. Venu à Clermont-Ferrand, à l’automne dernier, Stéphane Richard, le P.-D.G. d’Orange, a souligné que les villes n’avaient pas les moyens juridiques de bloquer l’arrivée d’une technologie mobile comme la 5G.
« Il s’agit d’une compétence de l’État et le Conseil d’État a été très clair là-dessus », s’est justifié le patron de l’opérateur historique.
A l’instar d’autres villes de la Métropole clermontoise, Beaumont s’est montrée très proactive sur cette question. Un plan d’actions a été annoncé, engagé et tenu. Ainsi, depuis plusieurs mois, le Maire est intervenu sur le sujet des antennes auprès des opérateurs de téléphonie, de la Préfecture, du Département, de la Région et de l’Agence régionale de santé pour leur faire part du taux d’exposition élevé aux ondes (mais légal) dans le centre-bourg. L’objectif ? Obtenir des opérateurs une baisse rapide des fréquences émises par les antennes relais dont l’installation a été autorisée par les deux précédents maires. En décembre 2020, un vœu demandant un moratoire sur la 5G a été adopté à l’unanimité du conseil municipal.
Comme elle s’y était engagée également, la Ville de Beaumont a fait diligenter une étude par un organisme indépendant après avoir saisi l’Agence nationale des fréquences (ANFR). Ces mesures ont été réalisées entre le 5 mars et le 5 mai 2021. Le laboratoire EXEM a pu mesurer des valeurs à proximité de plusieurs bâtiments communaux. Dans tous les lieux recevant du public, les taux enregistrés sont inférieurs à 1V/m et même inférieurs à 0,56 V/m dans ceux recevant des enfants comme les écoles. Ainsi, à titre d’exemples, les taux mesurés au sein du groupe scolaire du Masage et du collège Molière sont respectivement de 0,38V/m et 0,37V/m.
« Ce sont de très bonnes mesures », estime Aurélien Bazin, le 1er adjoint.
Seul le point atypique, qui concerne un logement privé situé dans le centre-bourg, présente toujours des valeurs anormalement élevées (7,72V/m mesuré au mois de mars). C’est pour tenter de résoudre ce problème que le Maire de Beaumont a adressé en parallèle, au cours des derniers mois, trois courriers au Préfet du Puy-de-Dôme pour lui demander de réunir la commission de concertation départementale sur la téléphonie mobile. Philippe Chopin, le représentant de l’Etat, a accédé à cette demande et la commission s’est réunie en Préfecture le 23 juin, sous la présidence du Sous-Préfet de Thiers, chargé de ce dossier.
Autour de la table se sont retrouvé les services de l’Etat, les représentants de l’ANFR et des opérateurs téléphoniques ainsi que les élus des villes de Beaumont et d’une autre collectivité puisque des problématiques de ce type existent également ailleurs.
Sur le secteur de la place Saint-Pierre, à Beaumont, des mesures ont été réalisées les jours derniers et de nouvelles mesures sont programmées à très court terme pour en mesurer l’impact. Au cours de la réunion, le Maire a demandé au nom de la commune de ne pas se satisfaire de passer symboliquement sous la barre des 6V/m mais de se donner un objectif plus ambitieux. Cette proposition a semblé faire consensus et un groupe de travail va être rapidement lancé pour aller dans cette direction.