Face au terrible conflit qui sévit en Ukraine et à la détresse du peuple ukrainien, la Ville de Beaumont s’est mobilisée dans l’urgence à travers deux opérations de soutien aux habitants de ce pays. D’une part, une collecte de matériel a été mise en place durant trois demi-journées dans le foyer de la salle La Ruche. Celle-ci était conduite sous l’égide du Centre Communal d’Action Sociale avec l’appui d’associations humanitaires beaumontoises. Il s’agissait de récolter des produits de première nécessité en matière de logistique, d’hygiène et de secours. Cette collecte répondait aux besoins précis et identifiées exprimés par des associations reconnues comme la Fédération nationale de protection civile.
Plusieurs centaines de kilos de matériel ont été récupérés à cette occasion. Merci aux Beaumontoises et aux Beaumontois qui se sont déplacés pour apporter leurs dons. Mention spéciale à la clinique de La Châtaigneraie qui a fourni huit palettes de matériel, comprenant des médicaments, masques, blouses, gants et autres compresses.
D’autre part, la Ville a répondu favorablement à une demande d’accueil d’urgence provenant des paroisses Saint Verny et Saint Aubin, suite à l’organisation par des pompiers portugais d’un convoi humanitaire assurant le transfert de ressortissants ukrainiens entre la Pologne et le Portugal. Leur arrivée, initialement prévue le 15 mars, a finalement eu lieu le 16 mars, vers 17h30. Près de cent réfugiés ukrainiens, des femmes et des enfants pour l’essentiel, et leurs accompagnateurs portugais, ont été accueillis à la salle La Ruche. Cette belle opération de solidarité s’est mise en place en quelques heures seulement, impliquant les élus et services de la Ville, des bénévoles de la paroisse et des associations, des hospitaliers, des commerçants beaumontois et les sapeurs-pompiers du SDIS 63. L’objectif était d’accueillir les réfugiés dans les meilleures conditions possibles.
Alors qu’ils auraient eu la possibilité de dormir au sein de la Ruche, grâce à l’installation de lits de camps, les membres du convoi ont simplement choisi de prendre un peu de repos sur place. Un repas et des boissons leur ont été servis. Le soir-même, aux alentours de 20 heures, le convoi humanitaire a repris la route en direction du pays Basque ; avant de rejoindre Lisbonne, point final de cette longue itinérance à travers l’Europe.
Témoignage : Carina, 32 ans, réfugiée ukrainienne
Une soupe chaude, un peu de charcuterie et une salade de crudités… De quoi reprendre un peu de force après un long voyage. Carina et ses deux filles, âgées de 10 et 3 ans, faisaient partie du convoi humanitaire accueilli mercredi soir à La Ruche. Exténuée par de longues heures de trajet en bus, la jeune femme de 32 ans a quitté la ville de Tcherkassy, située dans le centre de l’Ukraine. « Nous sommes parties le 8 mars en bus pour rejoindre la frontière polonaise. A ce moment-là, nous n’avions pas encore connu de bombardements malgré les alertes des sirènes. En Pologne, impossible de prendre l’avion en raison du prix des billets. J’ai trouvé ce bus humanitaire avec l’objectif de rejoindre mon mari au Portugal. Il travaille là-bas dans le bâtiment depuis l’été dernier. On envisageait déjà de quitter l’Ukraine depuis quelques mois. Mais la guerre a précipité les choses ».
Carina, dont la maman est ukrainienne et le papa Malgache, parle parfaitement français. « J’ai vécu à Madagascar jusqu’à l’âge de 19 ans, avant d’aller faire des études en Ukraine où je me suis mariée ».
Quitter son pays et une partie de sa famille, dans de telles circonstances, est évidemment un crève-cœur. « J’ai laissé mon appartement mais ma grand-mère est restée sur place ».
Alors que son avenir est encore incertain, Carina émet pourtant le souhait de se construire une nouvelle vie au Portugal, au côté de son mari et de ses filles.
« Mais j’espère que l’on pourra revenir en Ukraine, au moins pour récupérer nos souvenirs », glisse-t-elle, sans vraiment avoir de certitudes.